Cadre d’exercice de l’Infirmier(e) en pratique avancé : pour un développement de la pratique avancée en soins primaires

L’article 119 de la loi de modernisation du système de santé, promulguée le 26 janvier 2016, définit un nouveau champ professionnel, appelée « pratique avancée », pour les auxiliaires médicaux ou paramédicaux. Il s’agit de créer de nouveaux métiers, soumis à l’obtention d’un diplôme de grade master (bac + 5), qui intégreront à la pratique de chaque profession paramédicale de nouvelles activités et compétences :

  • activités d’orientation, éducation, prévention, dépistage ;
  • actes d’évaluation et conclusion clinique, actes techniques, surveillance clinique ;
  • prescriptions de produits de santé non soumis à prescription médicale obligatoire, prescriptions d’examens complémentaires, renouvellement ou adaptation de prescriptions médicales.

Les futurs professionnels en pratique avancée pourront exercer soit au sein d’une équipe de soins primaires (ESP) coordonnée par le médecin traitant, en équipe de soins en établissements de santé ou médico-sociaux, ou en assistance d’un médecin spécialiste hors soins primaires, en pratique ambulatoire.

Quatre domaines d’intervention pour les futurs IPA ont  été prédéfinis :

  • pathologies chroniques stabilisées ;
  • oncologie
  • maladie rénale chronique, dialyse et transplantation rénale,
  • psychiatrie et santé mentale (en attente)

Une forte mobilisation de l’ensemble des organisations professionnelles, membres du Collège de la Médecine Générale (CMG), a permis une évolution des textes réglementaires élaborés initialement SANS CONCERTATION AVEC LES MEDECINS GENERALISTES.

Le Collège de la Médecine générale a dénoncé dans un premier temps la segmentation par pathologies des domaines d’intervention et de formation des IPA, l’absence de prise en charge globale en soins primaires (consulter le communiqué de presse).

La mobilisation et les propositions du Collège de la Médecine Générale ont permis ensuite de :

  • mieux prendre en compte la coordination entre le médecin généraliste et l’infirmier(e) en pratique avancé, dans une démarche protocolisée
  • développer le versant soins primaires des activités et compétences et faire évoluer le premier domaine d’intervention des IPA en « pathologies chroniques stabilisées, prévention et polypathologies courantes en soins primaires ».

Si le développement de pratiques avancées et le partage des compétences métiers dans un contexte en évolution est souhaitable, le CMG a rappelé qu’il était indispensable de prévoir de façon précise comment articuler cette nouvelle fonction avec ce qui existe déjà, tant dans les activités que dans le modèle économique, avec :

  • le cœur de métier des médecins généralistes (référentiel métier de juin 2009)
  • le cœur de métier des infirmières en ville qui réalisent habituellement les soins pour ces patients (et qui manquent cruellement de reconnaissance et de valorisation).
  • les spécialistes de soins de deuxième ligne concernés par le plan de soins des patients dans un parcours coordonné.

Après la parution des textes de loi, le Collège restera vigilant quant à l’implication des Départements de Médecine Générale dans la formation universitaire des futurs IPA.

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